Vous
Vous,
êtes-vous là ce soir ? un taxi, je descends
la porte grince un peu, j'avance dans le noir
trois notes de piano, je souris au miroir
vous,
Vous êtes là, c'est l'heure, comme au premier moment
quand j'étais immortel quand je riais de tout
et quand seul sous la lune, je criais contre les loups
vous,
déjà sans vous connaître, je marchais vers vous
Vous m'avez pris à bout de bras
un jour enfant terrible, un jour enfant perdu
j'ai gagné pas à pas, de pouvoir être moi
de pouvoir être libre, pour un regard de vous
Quand est venu le vent qui fait tomber les chênes
j'ai vu saigner le temps, rire les oiseaux jaloux
quand pour me mettre en pièce, ils s'en prenaient à vous
Vous,
vous étiez déjà là quand j'ai cassé ma voix
quand j'ai vidé mes larmes au fond des derniers verres
ces soirs où dans vos yeux, j'ai séché ma colère
vous,
Vous croyez que j'ignore votre sourire là-bas
Vous m'avez pris à bout de bras
un jour enfant terrible, un jour enfant perdu
j'ai gagné pas à pas, de pouvoir être moi
de pouvoir être là quand je marche vers vous
La ronde continue
la ronde continue et vous êtes restés
toujours au bout du jour, derrière le rideau rouge
l'aventure continue et nous avons gagné
de faire danser le rêve en robe de velours
Et je chante pour vous
vous savez tout de moi, tout ce qu'on ne se dit pas
vos lèvres bougent à peine, on manque de lumière
mais le noir nous unit et d'ici je vous vois
Moi,
je retrouve mon rire, je retrouve ma vie
dans vos mains qui s'agitent, aux mots que je répète
ce soir il est huit heures, nous avons rendez-vous
et le rideau se lève... aujourd'hui j'ai quinze ans
quand je me donne à vous...
Quand je me donne à vous...
quand je me donne à vous.