À cœur ouvert
Je danse peut-être sur du vide,
je joue peut-être avec le feu,
peut-être que je devrai vivre du bout des yeux.
Ne pas trop éclater de rire,
ne jamais avoir de chagrin,
n’être rien d’autre qu’un sourire,
n’être rien d’autre qu’un pantin.
Peut-être que la mort existe,
qu’elle me fusille du regard,
mais elle viendra toujours trop vite,
et alors, qu’elle aille se faire voir !
Je ne lirai jamais le livre
où l’on apprend à être heureux,
alors autant mettre de l’huile sur le feu.
Autant croquer toutes les pommes,
semer tous mes grains de folie,
prendre le présent par les cornes,
j’ai le droit de claquer ma vie !
Alors que la fête commence,
qu’on ne mette plus d’eau dans mon vin.
Ce n’est pas tous les soirs Byzance,
ce n’est pas tous les jours demain.
Je veux que les lilas repoussent
là où mes amours sont passées,
que la solitude se couche à mes pieds.
Je veux dormir dans des palaces,
je veux me rouler dans la boue,
n’appartenir qu’à une race,
celle des gens de n’importe où.
Peut-être bien que je suis folle
et que je dis n’importe quoi,
que je me saoule de paroles,
mais je m’en fous, ce soir je bois !
Je veux aimer de tout mon être,
je veux crier de tout mon corps.
Je suis autant femme que bête,
et alors ?
Moi aussi, je sais dire « Je t’aime »,
je l’ai dit des milliers de fois,
mais si je veux devenir chienne,
cela ne regarde que moi !
Je ne suis pas comme tout le monde,
je n’ai rien à voir avec toi,
qui dis que notre Terre est ronde,
toi qui sais toujours où tu vas.
Moi, je ne sais pas ce que je cherche,
je ne sais même pas où est le nord.
Je sais seulement que l’herbe est verte,
et encore…
Je sais que la nuit sera blanche
et que je pleure et que je ris
et qu’il y a de fortes chances
pour que ça dure toute ma vie.
Peut-être que mon existence
n’est qu’un clin d’œil au désespoir,
mais je m’en fous, ce soir je chante,
et alors, au diable les miroirs !