Les beaux moments sont trop courts
Dehors une averse crépite
sur les pavés gris de la cour,
mais nos rêves sont sans limites,
la jolie dame qui s’abrite
porte à ses pendants d’oreille, du soleil…
Est-ce que c’est Lilas ou Jonquille ?
Mais son parfum me joue des tours.
Sous des gouttières qui scintillent
elle serre dans son cœur de fille
le monde avec tout ce qui tourne autour…
Dans un mouvement de bottines
et le frôlement du velours,
elle part, comme tu l’imagines
et l’eau de la flaque assassine,
elle l’évite d’un délicieux détour…
C’était une pluie de passage,
le vent tiède est venu, dommage,
sécher les pavés de la cour.
La dame est partie un peu vite,
mes rêveries de terre cuite
toutes éparpillées sur le parcours…
L’averse a terminé sa route
quelque part dans les alentours.
Accrochés aux dernières gouttes
ces mots que personne n’écoute
disent que les beaux moments sont trop courts…