Jésus bambino
l paraît que c’était un bel homme
qui venait du large
sachant comme personne
parler d’amour aux femmes
Il offrit à Marie une bague
de pacotille
prit sa jeunesse
et repartit sur les vagues
Sans comprendre elle resta dans la chambre
d’avril à décembre
avec sa robe courte
de jour en jour plus courte
La fille ne savait pas grand-chose
des gens et des usages
elle n’avait connu qu’un homme,
l’homme des lointains rivages
Elle n’avait que seize ans
quand l’enfant vint au monde
De taverne en taverne
elle chantait à la ronde
Des refrains de bastringues en croyant
que c’était des berceuses
elle jouait à la Madone,
elle n’était pas malheureuse
Elle passait comme une ombre
dans les faubourgs de Rome
se prenant pour la Vierge,
que le Ciel lui pardonne
De sa vie brève, il n’est rien resté
que l’enfant de la chance
et que ce nom qu’il porte
comme une croix immense
Comme un fardeau aussi lourd que le monde
posé sur son dos
ce drôle de nom de baptême
Jésus bambino
(répéter dernier verset)