Si j'étais magicien
Si j’étais magicien,
je comblerais le vide
dans le regard des vieux
où trop souvent il pleut.
Si j’étais magicien,
j’effacerais les rides
qu’ils ont au fond des yeux
avec un crayon bleu.
J’allumerais le ciel
de mille et une étoiles
pour réchauffer le cœur
des soldats qui ont peur.
Je mettrais des soleils
dans chaque cathédrale
et briserais le glas
pour qu’il ne sonne pas.
Si j’étais magicien,
j’ouvrirais les vitrines
pour que tous les gamins
regardent avec leurs mains.
Si j’étais magicien,
quand l’automne décline,
viendrait avec le vent
le plus beau des printemps.
Mais moi qui n’en suis rien,
rien d’autre qu’une femme,
avec pour avenir
que quelques souvenirs,
j’ai besoin d’une main
pour effacer mes larmes
et d’un rire d’enfant
pour arrêter le temps.
Alors si tu veux bien
faire renaître les rêves
qui dorment au fond de moi
et me donnent un peu froid,
reviens, le magicien
du matin qui se lève,
emmène-moi plus loin
que tous mes lendemains.