En oubliant qu'on était deux
La pluie vient déchirer l’affiche
du groupe que tu aimais tant.
On voit encore le guitariste
jouer ses deux accords sur le mur gris blanc.
Bien sûr, ce n’est rien qu’une affiche
dont tu as couvert notre feu.
Depuis tu vis comme d’autres trichent
en oubliant qu’on était deux.
Depuis tu vis comme d’autres trichent
en oubliant qu’on était deux.
La pluie couvre le marécage,
tu vas te regarder dedans.
Il ne te renvoie plus l’image
que tu t’es toujours fait de tes vingt ans.
Tes amis font tourner les tables,
tu meurs d’envie d’être avec eux.
Moi, je préfère griffer le sable
en oubliant qu’on était deux.
Moi, je préfère griffer le sable
en oubliant qu’on était deux.
Le soleil fait craquer les planches
d’un sol où tu te crois debout.
Moi, entre les noires et les blanches,
j’ai couché la chanson d’un amour fou.
Tes amis refont l’Amérique,
des fleurs de pavot sous les yeux
et moi, je refais ma musique
en oubliant qu’on était deux.
Et moi, je refais ma musique
en oubliant qu’on était deux.